Bilan présidentielles

28/04/2022

Regardons les résultats du 2° tour de cette élection présidentielle en les comparant avec 2017 en chiffres bruts :

Macron a donc perdu près de 2 millions de voix, Le Pen en a gagné 2,7 millions, pendant que l'abstention progressait de 1,5 millions. C'est à partir de cette réalité qu'il va nous falloir réfléchir, les chiffres bruts sont parlants, concrets... massifs.
Le recul de Macron n'est pas trop difficile à comprendre, après 5 ans de politique antisociale, de violences policières, de mépris affiché. Ce recul aurait été plus important sans l'apport de nombreuses "voix de la peur" qui se sont portées sur lui par crainte de voir la candidate de l'exrême-droite (avec ses composantes fascistes ou fascisantes) arriver au pouvoir. Difficile de chiffrer cet apport, mais à l'évidence le rejet du macronisme est particulièrement massif.
Les 13,3 millions de voix de Le Pen et surtout la progression de 2,7 millions reposent sur au moins 2 phénomènes :
1- Une adhésion grandissante aux thèses sécuritaires, xénophobes et nationalistes (voir les 2,5 millions de voix recueillies par Zemmour au 1er tour).
2- La réussite de l'entreprise dite de "dédiabolisation" du Front National devenu Rassemblement... sans changer de nature. C'est ce qui lui a permis de récolter de nombreuses voix protestataires (impossibles à chiffrer) sans qu'il s'agisse là vraiment d'une adhésion aux thèses défendues, tout au plus une acceptation de l'image "sociale" et mensongère laborieusement construite par le R.N.
Si on ne veut pas se retrouver après 5 ans supplémentaires de Macronisme dans une situation encore plus favorable à l'extrême-droite, il va falloir, outre les nécessaires mais imprévisibles mobilisations sociales, s'atteler à la construction d'un véritable mouvement antifasciste. Qui soit à même de démontrer l'inanité et la dangerosité des thèses de l'extrême-droite, de démonter le leurre de ses discours "sociaux", et aussi d'assurer la protection des locaux et des manifestations...

---> Un mouvement unitaire de vigilance et de solidarité.

Qui pourra s'inspirer du travail de Ras L'Front dans les années 90 et celui, toujours actuel, de VISA (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes https://visa-isa.org).

L'augmentation très importante de l'abstention (1,5 millions de plus) dans le scrutin présidentiel, traditionnellement le plus massif, doit aussi nous interpeller. Il n'est plus possible de se contenter d'appeler les abstentionnistes à... voter (voir ci-dessous le texte de Patrick M. https://fedetlib.overblog.com/). Le sentiment se répand que ce qu'on nous présente comme "la démocratie" aboutit au bout du compte à la possibilité pour une minorité d'imposer à l'ensemble de la population des mesures contraires à ses intérêts.
Ça peut être une bonne chose si nous savons nous en emparer.
À nous de montrer qu'une autre voie est possible, d'initier des mobilisations dans ce sens (contre le présidentialisme, pour la révocabilité des élu-es, contre le Sénat... tout ça à réfléchir, évidemment, à approfondir). À nous de tracer les grandes lignes de ce que pourrait être un fonctionnement un tant soit peu démocratique.
À ne pas le faire, nous prendrions un grand risque. L'histoire nous a appris que l'anti-parlementarisme peut être un terreau pour l'extrême-droite si nous lui laissons le champ libre.

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